[rouge]40 ans pour être admis à l’école grâce à la loi Simone Weil de 1975, 2 mois pour en être exclu.es ?[/rouge]

Nous demandons des moyens humains, des formations et des moyens financiers pour que la loi de 2005 soit appliquée, y compris en cette période de pandémie !

[violet]Cette fiche d’accompagnement du ministère[/violet] publiée le 15 mai 2020, portant sur le "retour prioritaires des élèves en situation de handicap à l’école", est inacceptable en l’état : les règles et mesures sanitaires contraignent nos jeunes élèves à Besoins Educatifs Particuliers (BEP) à un éloignement, un isolement et un repli sur soi qui ôte à l’école et à l’enseignement toute sa dimension collective.

[violet]Puisque le gouvernement a décidé de la réouverture des écoles[/violet], pour que celle-ci ne se transforme pas en école excluante, il faut créer les conditions effectives d’un retour des élèves en situation de handicap.

« La classe n’est pas une juxtaposition d’élèves à qui l’on fournit des travaux individuels. C’est un espace symbolique de construction du collectif et de l’apprentissage du "faire société". On y arrive avec ses singularités et l’on y accède à des savoirs communs en découvrant les règles qui permettent de travailler ensemble et de s’enrichir les uns des autres » (Philippe Meirieu)

[rouge]Depuis le 11 mai, ce n’est pas « l’école » qui a rouvert, mais un simple élargissement des pôles d’accueil d’urgence des enfants de parents de professions prioritaires.[/rouge] Par respect pour notre métier d’enseignant, pour les équipes pédagogiques, pour les familles et pour nos élèves, cela doit être clairement spécifié.

Les élèves accueillis en ASH présentent des fragilités affectives qui les amènent à percevoir avec beaucoup d’acuité le malaise des autres adultes et enfants. Construire une compétence de résilience est par ailleurs un des objectifs de leur scolarisation.

[violet]Un peu de vocabulaire :[/violet] « Distanciation sociale » est un abus de langage quand il s’applique à des mesures contraignantes inadaptées au monde de l’enfance et n’a plus rien à voir avec ces termes qui sont au cœur de l’éducation à la vie de groupe. La "distanciation", en pédagogie, c’est, notamment, mettre des mots sur un ressenti difficile, mettre à distance une situation difficile ou de conflit entre pairs.

[violet]L’accueil proposé dans ce protocole sanitaire est anxiogène pour nos élèves à BEP.[/violet] Il ne peut qu’accentuer les troubles du comportement et de l’anxiété, ce qui est contre-productif par rapport au projet personnalisé de scolarisation (PPS). En outre, dans son état actuel, le protocole sanitaire laisse à la porte de l’école un trop grand nombre de ces élèves.

Nos élèves sont tactiles, ils vivent et expriment leur anxiété de manière physique, assez souvent explosive. Ils ont alors un besoin urgent du contact rassurant et apaisant de l’adulte : le protocole sanitaire actuel n’est absolument pas adapté à ces circonstances.

« Les élèves présentant des comorbidités à risque ou pour lesquels le retour à l’école serait trop perturbant continuent de bénéficier de l’enseignement à distance » (cf Fiche p1)

L’équipe pluriprofessionnelle intervenant auprès de l’élève : médicale (pédopsychiatre, psychologue), sociale (éducateurs spécialisés) et pédagogique (enseignant.e, AESH, ERSEH) doit être consultée [rouge]AVANT[/rouge] tout éventuel retour, avec un temps de concertation dédié à cette question.

Scolarisés en temps partagé, nos élèves doivent bénéficier de [rouge]L’ENSEMBLE[/rouge] des intervenants prévus dans le protocole de scolarité (PPS) : intervenants médicaux, sociaux et pédagogiques.

Nous revendiquons :

▪ Un renforcement des mesures de protection prophylactique : gel, masque, gants si nécessaire, visières et surblouse, dépistage de masse, sanitaires en nombre et désinfectés.
▪ Un additif au protocole, proposant des mesures mieux adaptées au public ASH, afin de libérer les élèves des contraintes anxiogènes du comportement exigé par le protocole sanitaire actuel (distance obligatoire et gestes de protection) ; toute mesure permettant de préserver la relation de proximité affective.

[rouge]LA SCOLARITÉ DES ÉLÈVES À BEP EST CENTRÉE SUR LEURS BESOINS, LE PROTOCOLE SANITAIRE NE DOIT PAS L’EMPÊCHER. C’EST À L’ÉTAT DE FOURNIR LES MOYENS D’Y RÉPONDRE ![/rouge]

La commission ASH du SNUipp-FSU 94

Un «retour prioritaire des élèves en situation de handicap à l'école » ?

Un «retour prioritaire des élèves en situation de handicap à l'école » ?