Les annonces de Pap N’Diaye et de Macron à Montpellier jeudi 20 avril, au cours d’une visite qui a suscité des mobilisations interpro et coupures d’électricité, avaient pour objet la présentation de “trois axes” pour “poursuivre la transformation de l’école publique”, “changer l’école” et “être l’une des meilleures d’Europe”.

Sans partir d’un bilan objectif de l’état actuel de l’école, des raisons de la perte de sens et d’attractivité des métiers de professeur.e et d’AESH, le Ministre et le Président ont annoncé au public des mesures pour “augmenter les rémunérations”, “mieux accompagner les élèves en français et en mathématiques” et “assurer un remplacement systématique des professeur.es absent.es”.

La FSU-SNUipp réagit aux annonces du Ministère et au Pacte enseignant. Et c’est NON, NON NON et NON !

La FSU avait déjà obtenu l’augmentation substantielle des ratios de promotions à la Hors-Classe et à la Classe Exceptionnelle : dans les faits, les collègues vont gagner, d’ici quelques années, d’être promu·es plus rapidement et donc bénéficier d’une augmentation de leur traitement plus rapidement dans leur carrière et plus durablement sur la fin de carrière.

De même, l’obtention du doublement de la prime ISAE/ISOE est à mettre au bénéfice de la mobilisation et de la ténacité dans la négociation.

Néanmoins celle ci ne suffira ni :

à rattraper les 15 à 25% de perte du pouvoir d’achat liée au gel du point d’indice pendant plusieurs années,
à compenser l’augmentation du coût de la vie ces derniers mois
à hausser le niveau des salaires des professeur.es français au niveau de la moyenne européenne.

Le ministre veut surtout instaurer un "Pacte enseignant" proposant de remplir de "nouvelles missions" comme le "soutien en 6e" pour les PE. En profitant de la faiblesse des salaires et de la déqualification de nos métiers, il prétend donc contraindre beaucoup de collègues à accepter la mise en place du salaire différencié. Le temps de travail invisible des professeur.es des écoles, quantifié selon une étude de la DEPP du ministère de l’Education nationale à 43 heures par semaine en moyenne, est nié.

Il instaurerait aussi un système chronophage et d’inspiration "managériale" pour les directions : une “évaluation des besoins à couvrir” en concertation sur l’école, la préparation “d’une estimation des besoins en unité pacte”, le lancement “d’un appel à candidature” auprès des enseignants, la réception des candidatures et la répartition des “unités pacte” entre les volontaires, la signature de “lettres de mission” pour chaque mission et chaque enseignant, le contrôle des heures effectuées par les collègues pour attester le service fait, la réalisation et la présentation d’un bilan de tout cela en fin d’année…

Pour gagner plus, les collègues devraient donc accepter de nouvelles missions qui détérioreraient encore plus leurs conditions de travail et qui mettraient en concurrence les personnels au sein des écoles !

Enfin, le recours aux missions supplémentaires renforcerait les écarts de salaires entre les femmes et les hommes car il est évident que les collègues femmes en charge de famille auraient plus de difficultés à les assurer.

C’est pourquoi les représentant.es de la FSU et de l’ensemble des organisations syndicales avaient claqué la porte des négociations en mars, pour souligner notre refus du “pacte” et de sa petite chanson “travailler plus pour gagner plus”.

Encore une fois, le gouvernement ignore le bilan désastreux que les organisations syndicales et l’ensemble de la profession font de la situation du service public d’éducation nationale et des personnels, car cela aurait impliqué une autre politique et idéologie avec un plan d’investissement avec des budgets bien plus conséquents et une planification pluri-annuelle.

Comme mesure d’urgence, la FSU-SNUipp continue de réclamer une revalorisation pour toutes et tous de 100 points d’indice (300 euros mensuels).

Pour la FSU-SNUipp 94, cette chanson néo-libérale du “travailler plus pour gagner plus” est inacceptable !

La proposition de travailler plus en effectuant des tâches en dehors du temps scolaire est une nouvelle attaque au métier d’enseignant.e. L’augmentation du temps devant élèves se ferait au détriment du temps de conception des apprentissages et d’accompagnement des élèves et des familles.

L’hypocrisie du ministère qui consiste à cibler la grande difficulté scolaire à l’entrée au collège, en français et en maths, pour justifier les tâches supplémentaires des professeur.es des écoles au travers de remédiation ou de ce qu’il nomme “accrochage scolaire” est insoutenable.

Le sésame de la lutte contre la grande difficulté scolaire à l’école, c’est donner les moyens conséquents et pérennes à la prévention et l’adaptation scolaire dès la maternelle (des RASED en nombre suffisant et complets notamment).

La FSU-SNUipp 94 continue d’exiger un plan d’urgence avec des moyens ambitieux pour les écoles maternelles et élémentaires (classes aux effectifs allégés, remplacement systématique), et pour l’accompagnement des élèves en situation de handicap à la hauteur de leurs besoins. Ce dont les élèves et leur famille ont besoin, c’est aussi d’un secteur médico-social renforcé et de services publics de proximité et de qualité.

La FSU-SNUipp réagit aux annonces du Ministère et au Pacte enseignant. Et c’est NON, NON NON et NON !

Néanmoins celle ci ne suffira ni :

Pour la FSU-SNUipp 94, cette chanson néo-libérale du “travailler plus pour gagner plus” est inacceptable !

Pour aller plus loin :

«Pacte enseignant» : pour la FSU-SNUipp 94, un inacceptable «travailler plus pour gagner plus»

«Pacte enseignant» : pour la FSU-SNUipp 94, un inacceptable «travailler plus pour gagner plus»