[violet]Au cours du stage syndical de fin d’année[/violet] à propos des missions, des luttes actuelles et des revendications des AESH organisé le 23 juin 2022, les AESH réunis.es par leurs organisations syndicales, [violet]FSU-SNUipp 94[/violet] et le [violet]SNES-FSU 94[/violet] ont débattu pendant l’après-midi, en tables rondes, de leurs conditions de travail et ont relevé de graves dysfonctionnements et manquements réglementaires de l’administration face à leurs besoins en tant qu’agent.es contractuel.les de l’éducation nationale et professionnel.les.

Aussi, pour avancer dès la rentrée et fermement vers la reconnaissance du métier d’AESH, le statut de Fonction publique, l’augmentation véritable de leur salaire et l’abandon des PIAL, elles et ils déclarent les revendications suivantes, immédiates :

[rouge]Sur le plan administratif :[/rouge]

[violet]Notre participation aux ESS des élèves accompagné.es est indispensable :[/violet] nous exigeons d’obtenir une convocation écrite au préalable ; pendant les ESS nos propositions et observations à propos des apprentissages et des besoins des élèves doivent être prises en compte, au même titre que celles des autres professionnel.les ; nous sommes en lien direct et quotidien des élèves en situation de handicap, notre regard croisé sur leur parcours d’inclusion, notamment entre le dispositif ULIS et la classe de scolarisation, est essentiel, sur les domaines d’apprentissage, sur les progrès et difficultés, sur les retours dans le dispositif, en lien avec l’enseignant.e spécialisé.e. Notre expertise, plus qu’être évaluée, doit être éprouvée au travers des échanges avec les autres membres de l’équipe pédagogique et les parents dans ces instances.
[violet]De même, nous revendiquons de pouvoir participer[/violet] aux conseils des maîtres.ses et aux conseils d’école, qui sont des instances concernant le fonctionnement de l’école et des équipes éducatives dont nous faisons partie.
[violet]Nous dénonçons les différences de gestion[/violet] entre les AESH sous contrat T2 (DSDEN) et HT2 (Lycée mutualisateur) : les traitements (délais, communication) des questions courantes et des documents administratifs de la part des services respectifs ne garantissent pas d’égalité de traitement : cette discrimination administrative voulue par le recours au Lycée mutualisateur doit cesser. Les AESH sous contrat HT2 ne sont pas informé.es des documents disponibles sur la boite professionnelle, n’obtiennent que trop peu de réponses à leurs questions et n’ont pas accès à la fiche de paie sur ENSAP. Trop souvent les courriels sont envoyés sur la boite mail personnelle, malgré les engagements du recours à la boîte professionnelle. Nous demandons que les fiches de paie, les informations relatives aux formations et aux droits des agent.es soient disponibles pour toutes et tous les AESH quel que soit l’employeur.
[violet]Nous demandons d’avoir la garantie[/violet] de la prise en compte et versement des IR (indemnités de résidence), du Supplément Familial de Traitement (SFT), du remboursement des 15 euros brut par mois pour notre mutuelle, sans avoir à les réclamer. Nous fournissons tous les éléments relatifs à notre situation personnelle et familiale à nos employeurs, à eux d’assurer le respect de nos droits et le versement opportun de ce qui nous est dû. De même de nous assurer l’accès aux dispositifs d’action sociale, en commençant par une information active. Les délais de traitement de plusieurs mois, voire années, pour régulariser l’accès à ces droits, doit cesser dès la rentrée !
[violet]Nous questionnons[/violet] fortement l’imposition de l’obligation d’adhérer à la MGEN de la part de nos employeurs, alors que nous sommes sous contrat CDD.
[violet]Nous exigeons le droit à la prime REP ou REP+[/violet], au même titre que les autres membres de l’équipe éducative qui exercent en zone d’éducation prioritaire, notamment les AED selon la décision du Conseil d’état.
[violet]Nous exigeons d’être traité.es sur le même plan d’égalité[/violet] avec les AED pour l’accès aux dispositifs « devoirs faits » et « école ouverte » ; cette mesure doit également être harmonisée entre tous les établissements de notre département.
[violet]Nous observons[/violet] que des demandes de présence dans l’établissement en l’absence de l’élève notifié.e, ni d’élèves notifié.es présent.es, en fin d’année, sont exigées. Nous exigeons de ne pas nous voir imposer cette présence pour réaliser des tâches administratives qui ne sont pas stipulées dans les textes réglementaires qui encadrent notre travail. Nous demandons de pouvoir disposer de notre temps en dehors de l’établissement, dans ce cas de figure, au même titre que les professeur.es.

[rouge]Accompagnement des élèves en tant que membres de l’équipe éducative :[/rouge]

[violet]Depuis notre expertise de terrain[/violet] au plus près des besoins des élèves en situation de handicap, nous refusons que les temps d’accompagnement de ces élèves soient gérés par le biais de tableaux Excel, ou d’applications qui utilisent des algorithmes voués à « combler » des manques de personnel et à nous considérer comme des pions dans un emploi du temps fragmenté. L’accompagnement aux apprentissages et actes de la vie quotidienne des élèves ne peut pas se soumettre à une question comptable qui se résume à un nombre d’heures fluctuant selon les besoins de personnel, et pas les besoins des élèves pour progresser et avancer vers plus d’autonomie. Nous souhaitons travailler en polychronie, en mille feuilles, avec la prise en compte de facteurs au centre desquels se trouve l’élève dans l’école inclusive :

[violet]Nous faisons partie[/violet] de l’équipe éducative à part entière, il est donc d’autant plus essentiel de prioriser la cohérence de l’accompagnement que nous assurons, afin de ne pas nous soumettre à plus d’isolement et ne pas pouvoir concrètement nous engager dans une équipe : c’est l’une des raisons pour lesquelles nous exigeons l’abandon des PIAL qui nous fait courir d’un établissement à l’autre et d’un élève aux autres sans cohérence. Dans ce cadre, accompagner un.e élève pendant une heure et demie par jour (comme cela a été évoqué lors de réunions de présentation du PIAL dans certaines circonscriptions, pour les élèves du cycle 3) est radicalement contreproductif, et n’a aucun sens, ne permet ni de cibler les besoins de l’élève, ni d’assurer un accompagnement de qualité. Il en est de même quand les élèves en situation de handicap sont regroupé.es dans une même classe, sans aucun critère, pour « économiser » des personnels et affecter un.e seul.e AESH mutualisé.e.
[violet]Nous revendiquons[/violet] ainsi de pouvoir bénéficier d’un vrai temps de concertation et de formation avec les professeur.es sur notre temps de travail (au moins 1 fois par semaine et pas dans le couloir devant les autres élèves), dans l’esprit de la circulaire de juin 2019.
[violet]Nous souhaitons connaître[/violet] quel est le rôle actuel des ERSEH en lien avec les dispositifs ULIS et avec les AESH, de même pour les personnels intermédiaires des PIAL qui ne sont pas dans la chaîne hiérarchique, ainsi qu’avec les enseignants spécialisé.es « ressources », que nous pourrions solliciter pour bénéficier d’observations en classe des élèves accompagné.es afin d’avoir des pistes pour un accompagnement de qualité.
[violet]Nous dénonçons les directives[/violet] reçues et appliquées par certain.es chef.fes d’établissement, de faire signer et pointer les AESH à l’entrée des établissements, tel.les les ouvriers des années 1920, nous exigeons que cela cesse dès la rentrée et que nous soyons traité.es comme les autres membres des équipes éducatives.
[violet]Nous revendiquons l’accès[/violet] à du matériel de travail et aux outils mis à disposition des professeur.es, particulièrement au primaire : l’accès aux photocopieurs (papier et code copieur), les outils nécessaires pour plastifier des documents, impressions... Nous considérons également que compte tenu de l’exigence de certains accompagnements sur le plan didactique, nous devrions avoir accès à des ouvrages et matériels spécifiques et adaptés à tous les types de handicap rencontrés, disponibles au prêt, sur demande, auprès de nos IEN ou chefs d’établissement ou auprès de l’IEN ASH.
[violet]Nous revendiquons une formation[/violet] pour la prise en main du matériel numérique fourni aux élèves que nous accompagnons, dont la demande puisse passer, au besoin, par notre chef d’établissement, notre IEN ou au travers d’un canal direct avec l’IEN ASH.
[violet]Tel que le stipulent les textes réglementaires[/violet] et notamment les dernières publications du Ministère de l’éducation nationale à notre sujet, nous revendiquons l’accès professionnel au PPS ou au GEVASCO des élèves que nous accompagnons, sans évidemment rentrer dans le secret médical, tout comme les autres personnels de l’équipe éducative.
[violet]Finalement[/violet] et dans un contexte sanitaire susceptible de se dégrader à nouveau, nous exigeons que les protections sanitaires adaptées en nombre suffisant nous soient fournies par l’éducation nationale dès leur imposition dans les établissements, ainsi que les autres équipements de protection individuelle opportuns (gel, visières, blouses).

Toutes ces revendications, issues de notre stage syndical, regroupées dans cette motion, complètent et sont tributaires en grande partie de la réalisation de nos revendications portées au niveau national, par une large intersyndicale, et pour lesquelles nous nous sommes mobilisé.es en grève illimitée pendant la dernière année scolaire :

un temps de travail de 24h d’accompagnement des élèves
une rémunération de temps plein, correspondant à un statut de fonction publique (catégorie B)
des ORS qui nous permettent de réaliser toutes les exigences de formation, réunion, concertation et préparation matérielle
une véritable augmentation de salaire !

[violet]A ce titre[/violet], nous demandons dès maintenant à être reçu.es en délégation avec nos deux organisations syndicales, dès la rentrée scolaire, par la secrétaire générale, les membres du service de l’école inclusive et l’IEN ASH, afin de faire connaître nos revendications contenues dans cette motion.

MOTION ISSUE DU STAGE AESH du 23 juin 2022, organisé par la FSU-SNUipp 94 et le SNES-FSU 94