Mesdames et Messieurs les IENs,

Vous le savez, notre organisation syndicale est très attachée au rôle des IEN qui sont pour nous et nos collègues des interlocutrices et interlocuteurs au quotidien, un.e supérieur.e hiérarchique véritablement au contact du terrain et de ses réalités.

Nous savons que, comme nous, vous avez été impacté.es par la politique et le management vertical, autoritaire et aveugle aux problèmes réels des écoles, par les injonctions contradictoires et les instrumentalisations politiques (valse des protocoles sanitaires pendant la période Covid, uniforme à l’école, “gadgets” pédagogiques annoncés publiquement sans moyens ni concertations sur le terrain). De la même façon, vous avez aussi votre part du fardeau que constitue la dégradation des conditions de travail à porter.

Dans ce même mouvement, votre rôle est remis en cause par le corsetage ministériel des pratiques pédagogiques de “l’école des fondamentaux”, pilotage par le résultat des évaluations nationales, plans de formation contraints, mise en place forcée des évaluations d’école.

C’est contre cette logique que la FSU-SNUipp a lancé un mot d’ordre de boycott des évaluations nationales et de refus des évaluations d’écoles.

Nous ne trouvons pas de meilleurs mots que ceux de vos collègues IEN syndiqué.es de la FSU-SUI :

“Ces évaluations telles qu’elles sont conçues, ne sont qu’un outil de pilotage par les chiffres qui privilégie l’enseignement de quelques attendus au détriment des savoirs émancipateurs.

Elles n’évaluent qu’une partie des compétences, uniquement en français et en mathématiques, en ignorant les résultats et les progrès des élèves dans tous les autres domaines (sciences, langues, éducation physique, éducation artistique...).
Elles remettent en cause la notion de cycle, avec une évaluation annuelle qui implique que tous les élèves devraient acquérir les mêmes compétences au même moment.
Elles favorisent le tri précoce des élèves et préparent leur ségrégation au collège avec les groupes de niveau.
Elles contraignent les pratiques pédagogiques des enseignant·es et limitent leur liberté pédagogique.”

Pour notre organisation syndicale, la consigne de refus des évaluations d’école s’inscrit dans la même logique : cela n’apporte aucun outil ou moyen supplémentaire aux équipes, mais renforce encore un peu plus le rôle des évaluations nationales et comporte de vrais risques de mettre sous tutelle la réflexion des équipes. Si des écoles peuvent avoir de plus en plus de difficultés pour élaborer des réflexions pédagogiques ou les faire vivre au quotidien, la solution ne réside certainement pas dans la mise en place d’un nouveau gadget managérial mais est à chercher dans la dégradation des conditions d’enseignement qui affaiblit les collectifs de travail, dans des mesures pour embrayer la crise de recrutement, dans le retour d’une vraie ambition dans la formation initiale et continue.

Certain.es d’entre vous nous répondraient sans doute qu’il s’agit d’une demande de l’institution. Certes, et nous sommes bien évidemment attachés au cadre qui régit notre statut, aux droits et devoirs qui y sont rattachés.

Mais combien de lois, de décrets, de circulaires sont foulées aux pieds chaque jour par les manques de l’institution ?
Combien d’élèves en situation de handicap n’ont pas droit à l’accompagnement garanti par la loi de 2005 ?
Combien d’entre elles et eux voient leur droit à la scolarité bafoué ?
Combien d’élèves d’UPE2A n’ont pas les 9h de prise en charge hebdomadaire prévue dans la circulaire de 2012 ?
Combien de droits des personnels sont niés au quotidien ?
Combien d’obligations de l’employeur en termes de santé et sécurité au travail ?

Le devoir d’obéissance ne saurait être à sens unique !

C’est pour cela qu’à la suite de vos collègues du SUI-FSU, nous vous appelons solennellement à n’exercer aucune pression sur les collègues s’inscrivant dans le boycott des évaluations nationales ou dans le refus des évaluations d’écoles.

Nous aurons l’occasion d’échanger, nous l’espérons de manière constructive, avec un certain nombre d’entre vous lors du dialogue dans les circonscriptions en cette période de rentrée.

Créteil, le 23 septembre 2024

C’est contre cette logique que la FSU-SNUipp a lancé un mot d’ordre de boycott des évaluations nationales et de refus des évaluations d’écoles.

Le devoir d’obéissance ne saurait être à sens unique !

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La FSU-SNUipp 94 s'adresse aux IEN du département

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