[rouge]Les écoles du département paient cher la crise du recrutement ![/rouge]

[violet]Mercredi 29 juin, veille du CTSD[/violet], une centaine de collègues, parents d’élèves, élus s’étaient rassemblés afin de porter les revendications de défense du service public auprès de la DSDEN. Une fin de non-recevoir leur a été opposée.

De la même façon, la DSDEN a une nouvelle fois refusé de recevoir des délégations d’écoles dans le cadre d’audiences spécifiques.


Des parents attaquent l'État contre le non-remplacement des profs absents

[violet]Le lendemain, une nouvelle rentrée catastrophique se dessinait dans notre département.[/violet] En effet, à l’issue du CTSD d’ajustement de juin qui doit normalement réexaminer les nouvelles situations et les mesures d’ouvertures/fermetures conditionnelles, il apparaît que pour beaucoup d’écoles, rien n’est réglé !

Finalement, la carte scolaire élaborée par la Mme la DASEN comporte 163 fermetures pour seulement 86 ouvertures, soit un solde négatif de -77 postes, alors même que le département avait une dotation allouée par le ministère de 50 postes !

[rouge]Ce sont donc, dans l’état actuel des choses, près de 127 postes non utilisés par Mme la Dasen ![/rouge]

[rouge]Il s’agit là des effets directs de la crise du recrutement.[/rouge] Comment réaliser la promesse ministérielle de mettre un.e enseignant.e en face de chaque classe alors qu’en région parisienne seulement 1 enseignant sur 3 a pu être recruté suite aux concours ? Pour que des classes ne se retrouvent pas sans enseignant.es, il suffit de ne pas en ouvrir !

[violet]Mme la Dasen renvoie un maximum de situations à la rentrée,[/violet] en espérant que la baisse démographique constatée ces dernières années se reproduise. Il sera toujours temps à la rentrée d’éteindre le feu là où les situations se révéleront trop critiques.

[rouge]Les conséquences sur les écoles sont désastreuses. Qu’on en juge :[/rouge]

[violet]Maternelle Les Chalets à Saint-Maur :[/violet] si les GS à 24 étaient appliquées, la moyenne monterait à plus de 34 par classe sur les PS/MS. Aucune ouverture prévue !
[violet]Maternelle Barbusse à Gentilly :[/violet] école REP qui accueille beaucoup d’élèves notifiés MDPH et scolarise des enfants du CADA (Centre d’Accueil des Demandeurs d’Asile) dont les familles sont en grande détresse psychologique et sociale. Avec les GS à 24, la moyenne monterait à 30 sur les autres niveaux alors que le repère départemental en maternelle éducation prioritaire est à 25. Aucune ouverture ! L’école aura un comptage de rentrée.
[violet]Primaire Simone Veil à Villejuif :[/violet] plus de 35 de moyenne hors GS avec les GS à 24 ! L’école accueille une UEMA (Unité d’Enseignement Maternelle Autisme) : encore un exemple de l’inclusion à bas prix… Comment imaginer pouvoir même envisager que des élèves de l’UEMA soient accueillis avec une éducatrice même sur un temps court dans des classes de PS et MS à 35 ? Là aussi, il y aura un comptage de rentrée.
[violet]Elémentaire Benoit Malon au Kremlin-Bicêtre :[/violet] cette école scolarise des élèves issus de deux quartiers QPV (quartiers prioritaires de la ville). Là aussi, profil REP même si l’école n’est pas classée. Pratiquement 28 de moyenne sur les niveaux CE2/CM1/CM2, alors que des élèves sont attendus avec certitude (logements militaires à proximité). La fermeture décidée en juin est maintenue !
[violet]Des classes dédoublées avec des effectifs à 15, voire 16[/violet] comme à [violet]Paul Eluard dans le REP+ d’Orly[/violet]
[violet]Des groupes en co intervention dans la même classe à 26-27[/violet] comme à [violet]l’élémentaire Mandela à Choisy-le-Roi[/violet], avec des élèves d’UPE2A à intégrer, faute d’ouverture, à l’heure même où on annonce les CP/CE1 à 24 dans les zones banales !
Toujours dans le REP+ d’Orly, [violet]la maternelle Marcel Cachin[/violet], qui compte près de 27 de moyenne sur les PS/MS alors que les repères sont à 25 ! La aussi, la situation est renvoyée à un comptage de rentrée !

[rouge]Nous donnons rendez-vous à toutes les écoles n’ayant pas obtenu satisfaction à la rentrée pour construire les mobilisations.[/rouge] De manière générale, celles-ci doivent clairement dépasser la simple question de la carte scolaire pour réclamer un vrai plan d’urgence qui combine les moyens nécessaires aux besoins des écoles, à l’amélioration des conditions de travail et un véritable plan de rattrapage salarial, seul à même d’enrayer la crise du recrutement.

De la même façon, nous disons clairement aux équipes qui seraient en difficulté pour mettre en place les préconisations ministérielles (GS/CP/CE1 à 24) à cause des mesures de carte scolaire, [rouge]qu’elles ne peuvent y être contraintes[/rouge], en accord avec le code de l’éducation qui établit que les structures sont une prérogative des conseils des maître.sse.s, ce que la Dasen elle même ne nie pas.

[violet]Nous invitons toutes les équipes qui feraient l’objet de pressions de la part de la hiérarchie à contacter le FSU-SNUIpp 94 ![/violet]

[rouge]Voici le récapitulatif des nouvelles mesures[/rouge], à l’issue de ce CTSD. Ces dernières s’ajoutent ou actualisent les mesures prononcées au CSTD de février, et celles prévues dans le document préparatoire au CTSD du 30 juin. Si votre école a eu une mesure en février et qu’elle n’a pas été modifiée dans les documents de travail de juin ou à l’issue du CTSD, elle est maintenue par défaut

Voir notre article précédent qui reprend l’ensemble des documents de travail de janvier et de juin

[orange fonce]Mesures “sur table” annoncées avant les interventions des élus[/orange fonce]

[violet]ALFORTVILLE[/violet]
- Ecole maternelle Octobre : fermeture d’une classe
- Ecole élémentaire Pierre Beregovoy : annulation de la fermeture conditionnelle d’une classe

[violet]CHARENTON-LE-PONT[/violet]
- Ecole élémentaire Pasteur : annulation de la fermeture conditionnelle d’une classe

[violet]CRETEIL 2[/violet]
- Ecole élémentaire Allezard : ouverture conditionnelle d’un moyen supplémentaire (cp ce1)

[violet]IVRY-SUR-SEINE[/violet]
- Ecole primaire Anne Sylvestre : ouverture conditionnelle d’une classe maternelle et ouverture conditionnelle d’une classe élémentaire

[violet]MAISONS-ALFORT[/violet]
- Ecole élémentaire Parmentier A : ouverture d’une classe
- Ecole élémentaire Parmentier B : fermeture d’une classe

[violet]NOGENT-SUR-MARNE[/violet]
- Ecole maternelle Gallieni : annulation de la fermeture conditionnelle d’une classe
- Ecole primaire Victor Hugo : annulation de la fermeture conditionnelle d’une classe en maternelle

[violet]SAINT-MANDE[/violet]
- Ecole maternelle Charles Digeon : fermeture d’une classe

[violet]SAINT MAUR-DES-FOSSES[/violet]
Ecole maternelle Diderot : ouverture conditionnelle d’une classe
Ecole maternelle Nicolas Gatin : ouverture conditionnelle d’une classe

VINCENNES
Ecole maternelle Rolland Vernaudon : annulation de la fermeture conditionnelle d’une classe

[violet]VITRY-SUR-SEINE 1[/violet]
- Ecole élémentaire Henri Wallon A : fermeture d’une classe
- Ecole élémentaire Henri Wallon B : fermeture d’une classe

[orange fonce]Mesures annoncées suite aux interventions des élus[/orange fonce]

[violet]BOISSY[/violet]
- Bois Clary élémentaire : transformation de l’ouverture conditionnelle en ouverture ferme

[violet]GENTILLY[/violet]
- Ecole maternelle Pierre et Marie Curie : transformation de la fermeture conditionnelle en ouverture ferme

[violet]L’HÄY-LES-ROSES[/violet]
- Ecole maternelle Jardin Parisien : ouverture ferme

[violet]VILLENEUVE-LE-ROI[/violet]
- Ecole maternelle Jean Moulin : transformation de l’ouverture conditionnelle en ouverture ferme

[violet]VILLENEUVE-ST-GEORGES[/violet]
- Ecole maternelle Anne Sylvestre : transformation de l’ouverture conditionnelle en ouverture ferme sur le groupe.

[violet]VILLIERS-SUR-MARNE[/violet]
- Ecole maternelle Charles Peguy : transformation de l’ouverture conditionnelle en ouverture ferme

[rouge]Mme la Dasen confirme qu’en cas de fermeture, c’est un berceau EFS qui ferme[/rouge] à chaque fois que cela est possible.

De la même façon, en cas de fermeture en juin ou en septembre, [violet]la décharge de direction est conservée l’année suivante[/violet] si le ou la directrice n’a pas pu participer au mouvement en connaissance de cause, c’est à dire si ni fermeture ferme ni fermeture conditionnelle n’avaient été prononcées en janvier/février.

[orange fonce]Les organisations syndicales étaient intervenues sur un certain nombre de sujets avant d’évoquer les dossiers d’écoles.[/orange fonce]

[orange]1- Evaluations d’école :[/orange]

Mme la Dasen répond que les évaluations d’écoles n’ont rien à voir avec des audits d’entreprises, que c’est au contraire l’occasion de mettre en avant les spécificités des écoles, « ce qui fonctionne bien ».

[violet]Le FSU-SNUipp 94 a fait part de son opposition à ce dispositif[/violet] qui est un outil managérial de plus qui fera franchir un cap dans le pilotage par les résultats et la reprise en main des projets d’école. D’ores et déjà, dans les départements qui l’ont mis en place, [violet]des dérives ont été recensées[/violet], avec des questionnaires type “satisfaction” qui entretiennent les dérives clientélistes chez les familles, des intrusions des collectivités à qui sont transmises les rapports d’évaluation.
Au-delà de l’analyse syndicale de la philosophie du dispositif, nous avons rappelé [violet]son caractère chronophage[/violet], et rappelé que vu l’état d’épuisement des équipes après deux ans de pandémie et de rentrées chaotiques, cela n’était pas raisonnable.

Par ailleurs, [violet]nous ne voyons pas comment mettre en place ces évaluations[/violet] quand le cadre des 108h est déjà très insuffisant pour faire fonctionner les écoles.

Nous avons demandé à la Dasen qu’aucune pression ne soit exercée sur les collègues pour participer aux évaluations.Nous appelons l’ensemble des équipes à faire remonter aux OS et à leurs IEN la motion intersyndicale et à nous contacter dès la rentrée. (https://drive.google.com/file/d/1ud...).
Au niveau national, le FSU-SNUipp exige avec l’intersyndicale SNUipp-FSU, SNUDI-FO, CGT-Educ’action, SNALC et Sud Éducation, [violet]l’abandon de ce dispositif et appelle les écoles à ne pas y participer[/violet] (lire le communiqué du SNUipp :[https://www.snuipp.fr/actualites/posts/arret-immediat-des-evaluations-d-ecole]).

[orange]2- Crise du recrutement :[/orange]

Interrogée sur la crise du recrutement, Mme la Dasen rappelle que ce n’est pas propre à l’Education Nationale, mais que cela se retrouve dans deux nombreux métiers. Elle reconnaît des difficultés à recruter “des personnels sur concours”, mais explique que le plafond de recrutement de contractuel.les a été relevé à 230 contre 185 actuellement. Tous les contractuel.les ayant eu un avis favorable de leur IEN ont été renouvelé.es. Par ailleurs, elle rappelle la baisse démographique du département depuis 2 ans.

[violet]Pour le FSU-SNUipp 94 le recrutement de contractuel.les ne peut pas être la solution à la crise du recrutement.[/violet] La Dasen ne dispose certes pas des outils pour résoudre la situation qui ne pourra trouver une solution sans un plan d’urgence ambitieux et cohérent. Néanmoins, le discours qui normalise et relativise la situation est inquiétant quant à l’avenir du service public d’éducation. Rappelons que même le plafond de cette année n’a pu être atteint puisque seuls 178 contractuels ont pu être recrutés sur les 185 possibles.

Sur le terrain, nous remarquons que les exigences et les conditions dans lesquelles se font les renouvellements sont extrêmement variables.
[violet][violet]Le FSU-SNUipp 94 syndique et accompagne ces collègues afin que leurs droits soient respectés. Contactez- nous ![/violet]

[orange] 3- Alternants M1/M2 :[/orange]

La Dasen indique qu’il est encore trop tôt pour donner une organisation précise de l’utilisation des étudiants-stagiaires. Des alternants seront bien positionnés sur des ⅓ de décharges.

[violet]Le FSU-SNUipp 94 s’oppose à la réforme de la formation et au fait que les étudiants soient utilisés comme moyens d’enseignements à des fins d’économies budgétaires. [/violet]

[orange]4- UPE2A :[/orange]

[violet]5 postes ont été créés, qui sont clairement à mettre au crédit de la mobilisation impulsée par les collègues et leurs organisations syndicales.[/violet] Exceptionnellement, ils pourront être pourvus à titre définitif, bien qu’ils soient offerts à la phase d’ajustement.

CIRCO NOGENT : 1 poste à mi-temps sur Nogent et sur Vincennes
CIRCO VILLEJUIF : 1 poste à mi-temps sur Villejuif et sur Maison-Alfort
CIRCO VILLIERS : 1 poste à 1OO %.
CIRCO CHOISY : 1 poste à mi-temps sur Choisy et sur Champigny
CIRCO ARCUEIL : 1 poste à mi-temps sur Arcueil et sur Fresnes

Ces organisations, conséquence du ”gel” des postes décidé par Mme la Dasen l’année dernière posent des problèmes de cohérence territoriale et d’organisation comme à Villejuif et Maison-Alfort, ou à Choisy-le-Roi et Champigny. Des organisations différentes pourraient être trouvées avec l’accord des collègues concerné.es.

Mme la Dasen annonce qu’étant donné l’incertitude sur les mouvements de familles de réfugiés ukrainien.ne.s, les enfants de ces dernières ne sont pas comptabilisés dans les effectifs. Là aussi, cela pourrait engendrer des tensions sur plusieurs dispositifs.

[violet]Le FSU-SNUipp 94 continuera de se battre pour que le droit à la scolarisation des élèves allophones soit respecté, ce qui n’est pas toujours le cas dans notre département ! [/violet]

[violet]Postes d’ERSEH :[/violet]

De nouveaux postes d’ERSEH ont été créés pour soulager la charge de travail de ces personnels, mais un certain nombre d’entre eux n’ont toujours pas trouvé preneur. Le FSU-SNUipp 94 a indiqué que la communication des secteurs d’intervention des postes nouvellement créés pourrait décider des collègues.
Mme la Dasen le reconnaît mais explique que le travail est encore en cours au niveau du pôle ASH.

[orange]5- Education prioritaire :[/orange]

La FSU-SNuipp 94 a interpellé Mme la Dasen au sujet des réformes envisagées en éducation prioritaire et du futur de celle-ci, suite à la démission de madame Nathalie Elimas (mise en cause dans une affaire de harcèlement). Mme la Dasen a indiqué n’avoir aucun élément nouveau, mais rappelle que prévaut “une logique de territoire” incluant la situation de la ruralité.

[fond jaune]Voeux soumis au vote (tous deux votés à l’unanimité des organisations syndicales présentes : FSU-SNUipp - Snudi-FO - SE-Unsa - CGT- Educ’action) :[/fond jaune]

Voeu “recrutement”

Au vu des résultats définitifs du concours, le CTSD reprend à son compte le voeu unanime des représentants des personnels adopté par la CAPD du 9 juin :

Face à la crise inédite du recrutement de professeur.e.s des écoles dans l’académie de Créteil, pour éviter la catastrophe annoncée à la rentrée prochaine, le CTSD du Val-de-Marne demande à Monsieur le Ministre de l’Education Nationale, l’organisation de manière exceptionnelle et dans les plus brefs délais, avant la fin de l’année scolaire, d’un concours supplémentaire de recrutement de Professeurs des Écoles sur l’académie de Créteil ouvert aux étudiants de niveau L3, afin d’élargir le vivier des candidats potentiels et de permettre que les postes vacants de notre département soient pourvus par des enseignants sous statut, avec la mise en place d’une formation permettant, notamment, à ces lauréats fonctionnaires stagiaires de valider à terme une équivalence M2.

Voeu “évaluations d’école”

La prochaine année scolaire se profile de manière extrêmement inquiétante du fait de la crise du recrutement et de l’épuisement des équipes enseignantes du département, particulièrement malmenées par les différentes vagues épidémiques et atermoiements ministériels depuis plus de 2 ans.

Si la mal nommée loi "l’école de la confiance", crée le conseil national de l’évaluation de l’école, le dispositif des évaluations d’écoles est à ce jour sans réel contour de mise en œuvre et ne figure pas dans les obligations réglementaires de service des enseignants du premier degré.

Pire, le cadre général présenté dans le document de présentation entretient une confusion réelle dans les responsabilités et rôles de chacun.

Compte tenu des risques qu’elles font peser sur le renforcement de l’Ecole Publique et sur la confiance envers les équipes enseignantes, et considérant le moment comme totalement inadapté, le CTSD du Val-de-Marne demande à madame l’Inspectrice d’Académie de suspendre la mise en œuvre des évaluations d’écoles, au moins pour l’année scolaire 2022 2023.

En tout état de cause, il conviendra également que le volontariat de chaque enseignant, adjoint comme directrice ou directeur soit respecté et qu’aucune forme de pression ne soit exercée sur les collègues qui ne participeraient pas à cette évaluation, et que la professionnalité des personnels ne soit pas interrogée.

[violet]Le FSU-SNUipp 94 et ses élu.e.S seront présent.e.s dès la rentrée pour le CSTD d’ajustement de septembre !

D’ici là, nous souhaitons bon courage à toutes les équipes pour cette fin d’année scolaire ![/violet]

Les élu.e.s CTSD du FSU-SNUipp 94 :

Cyrille Micheletta
Marion Fouret
Dominique Angelini

Claudia Faddeeff

Compte-rendu du CTSD du 30 juin 2022

Compte-rendu du CTSD du 30 juin 2022 qui a traité des mesures d'ajustement de juin.