[violet]Suite à la RIS de la FSU-SNUipp 94 qui s’est déroulée le 27 septembre dernier[/violet] à la maternelle Politzer de Champigny, les collègues présents avaient fait remonter de nombreuses situations d’AESH manquantes voire de non-remplacement d’enseigant-es en ULIS, sur les communes de Champigny et Chennevières.

Une audience, essentiellement sur ce point, avait été demandée par le SNUipp Champigny-Chennevières aux deux IEN des circonscriptions concernées, M. Thévenet et Mme Chenis-Goncalves.

La délégation était composée de Thierry Guintrand (élu CAPD de la FSU-SNUipp et enseignant sur Champigny), de Sandra Hornec (directrice de l’élémentaire Henri Bassis) et de Johanna Poirier (directrice de l’élémentaire Albert Thomas, coordo PIAL de son secteur).

Un état des lieux avec des remontées (encore partielles) sur les deux circonscriptions a été fait aux IEN, et il est d’ores et déjà édifiant !

Sur Champigny 2 :

[violet]Elem Romain Rolland B :[/violet] manque 22h d’AESH (soit 1 ETP, équivalent temps plein)
[violet]Elem Romain Rolland A :[/violet] 22h (1 ETP)
[violet]Elem Thorez B :[/violet] 11h
[violet]Elem Thorez A :[/violet] 44h (2 ETP)
[violet]Maternelle Thorez :[/violet] 11h
[violet]Mater Paul Vaillant Couturier :[/violet] 22h (1 ETP)

A noter la situation absolument catastrophique sur l’élémentaire Romain Rolland B concernant l’ULIS : non seulement il n’y a plus d’AESH-co dans ce dispositif ULIS TFC, mais l’enseignante est absente et non-remplacée depuis plus de 2 semaines !

Les enfants, parfois atteints de troubles autistiques sévères (mise en danger, griffures, problèmes de propreté...) qui relèveraient d’une ULIS-TSA (limitées à 8 élèves) et qui ont donc été scolarisés par manque de place dans une ULIS TFC (limitée à 12 élèves et prévue pour des handicaps plus "légers"), se retrouvent désormais... répartis sans aucun accompagnement dans les classes !

La réponse de l’IEN a été très claire : il n’a pas la main sur les remplacements, il n’y a de toutes façons plus de TR-ASH sur le département, il cherche donc désormais à recruter un enseignant en cours d’année sur ce poste ainsi qu’une AESH-co...

Quoi qu’il en soit, la délégation a rappelé que la situation des collègues, des enfants et des familles concernés était inacceptable et ne saurait perdurer. Un recrutement ou un remplacement doit être effectué au plus vite, ainsi que le recrutement d’un-e AESH-co ! Le SNUipp 94 suivra ce dossier avec les collègues.

Sur Champigny 1 :

[violet]Elem Albert Thomas :[/violet] 5 enfants sans aucune AESH, 9 enfants avec une prise en charge inférieure à leur notification, soit un manque de 3 ETP.
[violet]Mater Albert Thomas :[/violet] 2 postes et demi pour 6 notifications à 100% ! Manquent donc 3 ETP 1/2.
[violet]Elem Simone Weil :[/violet] 2 enfants sans AESH-m, manque 1 ETP
[violet]Mater Simone Weil :[/violet] 3 élèves notifiés à 100% pour 2 AESH. Manque 1 ETP.
[violet]Elem Jean Jaurès :[/violet] 3 postes mais 6 notifications m et 1 à 100%. Manque 1 ETP.
[violet]Elem Politzer :[/violet] 17 notifications sur l’école pour seulement 3 AESH. 7 enfants notifiés sans aucun AESH. 1 enfant à la moitié de sa prise en charge de 22h. Seuls 4 sont accompagnés avec leur notification. Il manque en tout au minimum 3 ETP.
[violet]Mater J. Curie :[/violet] 2 élèves notifiés à 22h se partagent une seule AESH, soit 11h chacun. Manque 1 ETP.
[violet]Elem Henri Bassis :[/violet] manque 3 postes I et 2 postes m à 50%, soit un manque de 4 ETP.
[violet]Mater Henri Bassis :[/violet] 3 AESH actuellement, mais 1 départ à la retraite fin octobre, un congé maternité qui débutera en novembre, sans perspective d’aucune nomination.
[violet]Mater Jeanne Vacher :[/violet] 6h pour un élève en attente d’orientation, bénéficiant d’une notification de 22h.

[rouge]C’est donc d’ores et déjà et au minimum 27 ETP d’AESH qui manquent, rien que pour la ville de Champigny ! Et d’autres éléments doivent encore nous être remontés sur Champigny, ainsi que sur Chennevières ![/rouge]

[violet]Cette situation ne peut perdurer.[/violet] La FSU-SNUipp 94 prend contact avec les équipes et les associations de parents d’élèves pour envisager toutes les actions qui pourront continuer à rendre visible ce véritable scandale : "l’école inclusive" est actuellement pour le ministère le synonyme d’inclusion au rabais !

On ne peut qu’espérer que les petites victoires syndicales remportées ces derniers jours grâce aux mobilisations (possibilité de passer enfin de 22h à 24h de contrat pour les AESH dans le 94, annonce à la FSU de la mise en place de la prime REP et REP+ pour les AESH) facilitent l’embauche de personnels qualifiés.

[rouge]Car c’est bien cela qui "coince" de l’avis des deux IEN :[/rouge] au vu des salaires et du niveau de diplôme exigé (minimum niveau bac), comme pour les enseignant-es, c’est bien à une crise de recrutement que l’on assiste ces dernières années.

La délégation a rappelé que celle-ci avait été encore accentuée par la décision inique de la DASEN de faire passer tous les AESH du département de 21h (+3h de réunion et formation) à 22h de temps de classe (en réduisant le temps hors la classe d’une heure) sans augmentation de salaire. Ce qui a débouché sur une longue grève des AESH du 94 l’année précédente. Et tout cela pour annoncer qu’en définitive, les AESH pourraient passer à des contrats de 24 heures (+2h de réunion) dès janvier. On se pince...

[rouge]Autres points abordés durant l’audience[/rouge]

[rouge]PPMS :[/rouge] le SNUipp 94 a envoyé hier un rappel concernant le changement du Code de l’Education, qui prévoit que les diretrices-teurs ne devront plus désormais rédiger les PPMS risques majeurs.

M. Thévenet a tenu à rappeler qu’en tout état de cause, la responsabilité du directeur n’est uniquement engagée que par la mise en œuvre du PPMS. Il ne peut y avoir de prise en compte d’une faute que si celle-ci était intentionnelle. A partir du moment où il n’y a pas de négligence, la responsabilité du directeur ne peut être engagée.

Les demandes des IEN se limitent à viser et actualiser les PPMS "risques majeurs", notamment concernant la liste des enseignants et leur localisation dans l’école. Il ne s’agit pas de rédiger, de modifier ou d’une mise à jour en substance du PPMS "risque majeur".

Par contre le PPMS intrusion relève lui toujours des tâches des directeurs.

[rouge]Projet de l’ANRU :[/rouge] destruction-reconstruction de l’école Solomon et sa relocalisation à l’angle de la rue Jules Appert et de l’avenue Salvador Allende.

Le SNUipp 94 a relayé les questionnements des équipes enseignantes et des associations de parents d’élèves de l’école Solomon (qui pour ces dernières se sont exprimées en ce sens lors de la présentation du projet ANRU 2 par la mairie le 29 septembre) concernant ce projet. Si personne n’est opposé à une plus grande mixité sociale, les parents s’inquiètent notamment de l’éloignement géographique de l’école par rapport au quartier du Bois l’Abbé.

Quoi qu’il en soit, la question du maintien en REP+ de l’école Solomon et des moyens afférents doit être garantie ! Car il serait inacceptable qu’au nom de la mixité sociale, ce projet se résume en définitive à des moyens en moins pour ce quartier en passant de 2 REP+ à 1REP+, l’essentiel des enfants du Bois l’Abbé étant alors sectorisés sur Anatole France.

M Thévenet, IEN de cette circonscription, a confirmé qu’il n’a jamais été question que Solomon perde son statut de REP+. Au contraire, des projets seront développés sur cette école (classe CHAM par exemple) afin de favoriser l’inscription des familles du quartier résidentiel de Coeuilly, actuellement sectorisés au groupe scolaire Romain Rolland et pour qui Solomon deviendrait réellement une école de proximité.

Le SNUipp 94 prend note de cette annonce et suivra avec vigilance, aux cotés des collègues du groupe scolaire, la réalisation de tous ces engagements.

[rouge]Classement REP du collège Nelson Mandela :[/rouge] actuellement, le nouveau collège Mandela n’est pas classé REP, alors que les deux écoles qui y envoient des élèves (Albert Thomas et Eugénie Cotton) sont toutes deux en REP.

Rappelons que ce classement peut directement impacter ces deux écoles : lors de la dernière refonte de la carte des REP en 2015, le fait que le collège "tête de réseau" soit REP était une condition sine qua non pour le classement en EP des écoles du secteur. Cela a débouché sur des décisions catastrophiques de sortie de REP pour une série "d’écoles orphelines", pourtant localisées dans des quartiers très populaires.

Pour Mme Chenis-Goncalves, IEN de circo, il est trop tôt pour parler de cette question, l’ouverture de Mandela datant tout juste de septembre. Cela se réglera au niveau départemental.

Là encore, le SNUipp 94 sera vigilant sur les suites de ce dossier, qui touche encore à la politique de la ville en faveur des quartiers difficiles de Champigny.

Champigny 1 et 2, compte-rendu d'audience du 10 octobre : partout l'école inclusive sans les moyens de l'inclusion !