Lors de la RIS du SNUipp-FSU 94 organisée sur leur école le 21 septembre, les enseignants de l’école élémentaire Bérégovoy d’Alfortville ont décidé de rentrer dans un mouvement de grève tournante à partir de ce vendredi 15 octobre, après que le syndicat ait déposé un préavis auprès de la DSDEN pour cette école.

[violet]Une négociation préalable à cette grève s’est tenue le mercredi 13 octobre :[/violet] la délégation était composée de Thierry Guintrand, co-secrétaire départemental du SNUipp-FSU 94, de Christian Ambroise, directeur de l’école et de deux collègues de l’équipe dont l’enseignant de l’ULIS.

La délégation a été reçue par Mme Dubarle, nouvelle secrétaire générale, Mme Lorin, nouvelle IEN adjointe à l’IA, et M. Massicot, IEN de la circonscription d’Alfortville-Charenton.

La situation est un condensé des problèmes que pose l’école inclusive sans moyens. L’équipe, qui tire la sonnette d’alarme depuis le début de l’année, a pu exposer ses revendications :

[rouge]recrutement en urgence d’AESH[/rouge] pour permettre de couvrir l’ensemble des besoins (il manquait 53h d’AESH sur l’école avant le dépôt du préavis, plus que 36h après 2 recrutements successifs lorsque nous avons enfin obtenu l’entretien préalable...) ;
[rouge]remise à plat du dispositif ULIS[/rouge] et du profil des enfants accueillis (ce qui nécessite sans doute une ouverture d’une UEEA et/ou d’une ULIS-TSA à Alfortville) ;
[rouge]dans l’immédiat[/rouge], problème de la responsabilité des enseignants confrontés à des cas d’élèves qui dysfonctionnent gravement, parfois sans aucun accompagnement AESH alors qu’elles sont notifiées sur leur GEVA-Sco.

[violet]L’ULIS étiquetée TFC[/violet] (Troubles du Fonctionnement Cognitif) rencontre des problèmes de fonctionnement : elle accueille un certain nombre d’élèves qui relèveraient plus d’une ULIS TSA (Troubles du Spectre Autistique) ou d’une UEEA (Unité d’enseignement élémentaire autisme, antenne d’IME ou de SESSAD avec des éducateurs spécialisés) permettant un accompagnement humain et thérapeutique renforcé. Cela crée une situation d’épuisement pour les équipes, de mal-être et de souffrance pour les élèves, qui a bien été exprimé par les collègues de la délégation.

Les collègues peuvent aussi compter sur le soutien des parents d’élèves qui sont mobilisés. Le maire de la ville avait également alerté la Dasen par un courrier.

[rouge]Un temps fort de grève est prévu ce mardi 19 octobre, jour d’appel national à la grève pour les AESH[/rouge], dont les mots d’ordre pour un recrutement à hauteur nécessaire et la création de postes statutaires pour les AESH font parfaitement écho au vécu des collègues.

[rouge]Le SNUipp-FSU 94 continuera à se battre et à organiser la résistance des équipes face à cette absence de moyens, sans lesquels il ne peut y avoir "d’école inclusive"[/rouge]

Mme Dubarle a annoncé que depuis la rentrée, une grande campagne de recrutement d’AESH avait été engagée : 109 nouveaux AESH ont été recrutés entre le 1er septembre et le 8 octobre. Elle a néanmoins reconnu que cette campagne de recrutement était rendue nécessaire chaque année à cause des nombreuses démissions qui avaient lieu en été, les AESH ayant parfois trouvé des temps complets et une activité plus rémunératrice ailleurs.

Rappelons en effet que les AESH ont des temps partiels imposés de 23h, pour des salaires de misère de 700€ par mois. Difficile dans ces conditions de recruter à hauteur des besoins.

Pour Mme Dubarle, de grosses difficultés de recrutement sont effectivement à déplorer, notamment dans l’ouest du département limitrophe à Paris et au 92. L’administration déclare avoir comme objectif de pourvoir à toutes les heures manquantes.

Alfortville : Bérégovoy mobilisée pour exiger des AESH à hauteur des besoins et pour son ULIS !

Alfortville : Bérégovoy mobilisée pour exiger des AESH à hauteur des besoins et pour son ULIS !